Les mouvements invraisemblables ces derniers jours sur le titre Volkswagen, du fait de la prise de contrôle rampante par Porsche, sont la conséquence de :
1) Une manipulation de cours délibérément mise en oeuvre par Porsche, de façon scandaleuse, et en violation flagrante des règles normales de fonctionnement des marchés;
2) Une complaisance, pour ne pas dire une complicité, ahurissante de la Bafin, l'autorité allemande de surveillance des marchés;
3) Une faille dramatique de la régulation sur ce marché, où il s'agit visiblement de plumer celui qui n'est pas son petit copain, sans s'embarrasser de notions qui, vues du côté allemand, semblent inutiles, telles que l'équité, la transparence, le respect des minoritaires.
Dans une démocratie fondée sur le respect du droit, dont ce type de comportement prouve que l'Allemagne est bien éloignée, il y a longtemps que Porsche aurait été dans l'obligation de joindre le geste à la parole et de lancer une OPA en bonne et due forme.
Cette manipulation de cours n'aurait JAMAIS due être tolérée. La place des dirigeants de Porsche et de la Bafin, c'est la prison.
Et il est effarant de lire dans des commentaires sur cette affaire que tant de gens se gaussent parce que des hedge funds auraient perdu des milliards dans l'histoire.
Au moment où les dirigeants français se veulent à la pointe dans la "refondation du système financier mondial", la "moralisation de la finance", le "renforcement de la règlementation des marchés", voilà un sujet de discussion tout trouvé pour la prochaine rencontre de Nicolas et Angela.
Comment dit-on Justice en allemand ?
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4 commentaires:
Oh ! Pierre !
Tu dis cela parce que tu n'en n'avais pas acheté...
Pour être sérieux, cela devrait servir d'avertissement à certains fonds spéculant à la baisse sur des marchés étriqués.
Si les cours restent aussi bas, on assistera dans les prochains mois à des vagues d'OPA.
Il n'est pas exclu de voir localement, en cas de retournement de marché, des "paniques à la hausse".
Ce ne sera pas la première fois...
Bonsoir anonyme.
Indique ton nom, c'est plus sympa.
Ton raisonnement est faux.
Le discours moralisateur, du style tant pis pour ceux, les méchants, qui "spéculent" à la baisse, ne tient pas.S'ils n'avaient pas été là, Porsche n'aurait pas pu construire une position optionnelle de cette importance, car les markets makers en face n'auraient pas pu se couvrir, faute de contrepartie. Les vendeurs à découvert sont des apporteurs de liquidité. Leur rôle est important pour la liquidité et la profondeur du marché.
Je n'ai pas détaillé dans mon post le détail et les implications de la position option, pour ne pas faire trop compliqué, mais ce serait peut-être utile.
En deuxième point, une panique à la hausse n'a rien de problématique, si elle se passe dans un marché efficient et liquide, pas dans un marché manipulé et contrôlé, comme dans le cas présent, avec en plus la bénédiction du régulateur.
Bonsoir Pierre,
Anonyme, oui mais pas exprès, je n'ai pas réussi à entrer mon nom dans le bidule.
Il me demande un mot de passe, que je n'ai pas ( ?) puis des trucs auxquels je ne comprends rien. URL, ULM, IRM ? Bigre !
Bref j'ai fait ce que j'ai pu, je ne suis pas un expert en informatique…)
Du coup cela m'amuse, je reste tapi encore cette fois, mais je pense que tu vas me reconnaître…
Tu ne m'as pas compris, ou je me suis mal exprimé.
Je n'ai rien contre les vendeurs à découvert, bien au contraire.
Ils sont nécessaires et ils apportent de la liquidité, c'est une évidence.
Il n'est pas question de méchants, ou de gentils, et je n'ai nullement envie de moraliser qui que ce soit.
Jacques Borel, en son temps disait: "J'adore les vendeurs à découvert, ce sont les seuls dont je sois absolument sûr qu'il vont acheter prochainement mes titres".
Maintenant, tu m'as reconnu ?
Ce que je voulais dire, c'est qu'il me semble que certains Hedge funds construisent des positions disproportionnées par rapport aux marchés sous jacents.
C'est mon impression, peut-être ai-je tort. ( ?)
Mais, encore une fois, cela les regarde, et sur un marché, chacun fait ce qu'il veut.
Mon petit doigt me dit que tu aimes bien les maximes et comptines boursières…
Un vieil adage boursier dit :
On gagne de l'argent à la hausse, on fait fortune à la baisse.
Cette fois-ci, tu m'as découvert ?
Pas encore tout à fait certain ?
L'histoire Porsche me fait penser à une anecdote datant de la "coulisse".
Tu n'as pas connu la coulisse, tu es trop jeune, veinard !
C'est une histoire authentique.
Un acheteur ramassait systématiquement un titre X dont j'ai oublié le nom.
En face, un spéculateur estimant le dit titre X surévalué, en vendait régulièrement à découvert (à l'œil, comme on disait alors).
Cela dura un certain temps.
Un beau jour, le premier invita le second à lui rendre visite.
Il ouvrit l'armoire qui était derrière lui et lui dit :
Comme tu le sais, le capital de la Sté X est composé de 150 000 titres.
Et bien, moi, vois tu, j'en possède 155 000.
Ils sont là dans cette armoire. Qu'en pense tu ?
Je te laisse imaginer la suite, ce fut une tragédie. (pour le vendeur)
(Modeste tragédie, j'en conviens, par rapport à ce que l'on est capable de faire aujourd'hui)
Maintenant, tu m'as identifié, je n'en doute pas.
A bientôt.
Cher anonyme, enfin reconnu.
Mes plus plates excuses pour ma première réponse : je t'ai pris de haut, alors que je suis petit devant toi.
Ton histoire de la coulisse est excellente. Moi qui suis arrivé à la Bourse au moment où on cassait la Corbeille, je n'ai pas connu cette époque. On devait s'y amuser plus que maintenant : moins d'ordinateurs et algorithmes, plus de convivialité.
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