30 avril 2010

La crise grecque, un modèle

La crise financière grecque est un modèle de crise financière.

Elle présente les 4 caractéristiques que l'on retrouve généralement dans toute crise.

1) La propagation se fait très rapidement, et à une vitesse de plus en plus grande : on a ainsi vu le rendement du 10 ans grec passer en quelques heures de 9 à 11%, ce qui représente une variation de l'ordre de 15% en prix.

2) La volatilité augmente : Chicago a beau être bien loin du Parthénon, le VIX, indice de volatilité implicite des options sur l'indice SP500 est passé en 2 jours de 16 à 25. Pour une option 3 mois à parité, cela implique une variation du prix de l'ordre de 50%.

3) Les corrélations se renforcent : Grèce -> Portugal -> Irlande -> Espagne -> ? Même si les situations sont différentes, les réactions des marchés sont similaires. Et la crise sur les bonds s'étend bien vite aux actions. Pendant une crise, les bienfaits de la diversification s'évanouissent.

4) La liquidité du marché diminue, voire disparait comme on l'a vu à l'automne 2008. Ici, on a constaté que les fortes variations sur les obligations grecques se faisaient dans de faibles volumes de transaction.

Quelles conséquences en terme de risk management ?

Recorrélation + hausse de la volatilité + faible liquidité : le mélange de ces trois ingrédients implique une explosion à la hausse de la value at risk. En d'autres termes, la solvabilité disparaît à grande vitesse, renforçant la crise. Les banques sont en première ligne dans ce processus.

2ème conséquence : une situation qui semble stable et peu risquée aujourd'hui peut se retrouver demain insoutenable, ou plus exactement être considérée comme insoutenable par les marchés. En particulier, il convient en France de ne pas fanfaronner, et de faire comme si la tragédie grecque ne saurait avoir de traduction dans la langue de Racine.


2 commentaires:

FREDERIC CHARTIER a dit…

Très intéressant.

Je ne suis pas certain d'avoir compris ta conclusion ( une faute de frappe peut être ?)

Pierre GONZVA a dit…

Merci de ton commentaire Frédéric.
Ma conclusion est que la France n'est pas immunisée contre l'équivalent d'une crise à la grecque, et qu'une telle crise peut survenir ici plus tôt et plus vite qu'on le croit généralement.