Après un mois d'avril chaud et sec comme jamais, les quelques pluies et la relative fraicheur de ces derniers jours sont une bénédiction pour mon jardin : le gazon reverdit, les fleurs reprennent des couleurs, les petites et encore vertes mirabelles et cerises promettent les bons fruits d'été.
C'est l'occasion de dire quelques mots sur le thème du réchauffement climatique, lequel, dixit notre nouveau président, doit devenir la priorité n°1.
Moi qui ne suis pas un adepte du réchauffisme, j'ai la faiblesse de penser que les problèmes du climat sont pour dans 3 jours. Dans 2 jours, il nous faudra résoudre, à notre échelle française, les conséquences de nos dettes publiques et sociales. Et demain, nous devrons apprendre à vivre avec la bombe atomique iranienne, fer de lance du nazislamisme. Ceci étant posé, j'ai quelques interrogations sur la question du réchauffement.
Je suis un homme de marché, ni scientifique ni climatologue. Ce qui m'intrique, lorsque je lis les compte-rendus des réunions du GIEC, c'est l'unanimisme scientifique sur les prévisions à très long terme du climat, sur le caractère inéluctable du réchauffement pour l'an 2100. Tout le monde serait-il d'accord pour prédire l'avenir climatique ? La fatalité serait-elle en marche, bien que le même proclamait dimanche soir que le mot ne faisait pas partie de son vocabulaire ? Ne se trouve-t-il donc pas de savants qui ont abouti à des résultats différents, qui ont émis d'autres hypothèses, qui parviennent à des conclusions invalidant l'inéluctabilité du réchauffement ? Quand il s'agit de prédire l'avenir, on devrait quand même s'attendre à plus de controverses que lorsqu'il s'agit de fixer le calendrier des éclipses du soleil ! Il est vrai que les thèses contraires au réchauffisme sont balayées d'un revers de la main, car étant, paraît-il, financées par les compagnies pétrolières à la solde de Bush. Ce qui, on en conviendra, ne constitue pas actuellement une carte de visite très élogieuse.
Sur les marchés, pour me forger mon opinion, j'aime lire les idées des uns et des autres, des bullish et des bearish, de Yardeni comme de Roubini. Et si j'ai un avis haussier, j'ai besoin de comprendre le point de vue des baissiers; si je suis d'une certaine opinion et que le marché me donne raison, il m'est d'autant plus important d'essayer d'envisager quand l'avis contraire prévaudra, et que le marché se retournera.
Il y a 20 ans, mon ami Georges, qui m'a appris la Bourse quand je faisais mes premières armes chez un agent de change, m'expliquait que quand tout le monde dit que ça ne peut que monter, c'est le moment de vendre. J'ai gardé ça dans un coin de ma petite tête, toujours prêt à donner du grain à moudre à mon esprit contrarian.
En homme de marché, libéral convaincu, j'observe avec quelque inquiétude les conséquences de certaines de nos actions dans la lutte contre le réchauffement climatique. Prenons par exemple les voitures propres, qui ne brûlent plus d'essence tirée du pétrole, mais du carburant végétal. Quel impact si nous remplaçons nos cultures vivrières par les céréales à carburant propres ? La demande tirant les prix, quel impact si cette substitution se produit dans les pays pauvres, où l'agriculture de subsistance reste essentielle ? Et si, comme cela a déjà commencé, les forêts indonésiennes et philippines sont rasées pour répondre à la demande nouvelle, ne risque-t-on pas d'en voir disparaître à court terme la riche flore et la nombreuse faune que l'on espérait protéger en limitant la hausse des températures dans 50 ou 100 ans ? Et quels sont les besoins en eau, en énergie, pour produire un litre de carburant propre ? A notre échelle française, si on substitue un carburant vert détaxé à une essence lourdement imposée, quel impact sur nos finances publiques ?
En attendant, le carbone est un nouveau marché qui s'est créé, et pour ceux qui veulent en savoir plus sur son fonctionnement, je recommande la lecture de l'étude récemment publiée par www.pointcarbon.com sous le titre : Carbon 2007, a new climate for carbon trading.
Il y a 100 ans en Europe de l'Est, mon arrière grand-père ("zl) se battait aux côtés de Lénine et Trotsky pour un monde meilleur.
(C'est celui qui tient la pancarte, à côté du fier Trotsky, malheureusement un peu déchiré sur cette vieille photo).
Ce monde meilleur, il est finalement venu le chercher en France, et les méfaits du soviétisme stalinien l'ont rapidement convaincu, dès le début des années 30, que la patrie du socialisme n'était pas le paradis annoncé.
Mais quand même, ces combats d'il y a un siècle avait une autre allure que ceux menés aujourd'hui par les adeptes du réchauffisme !
08 mai 2007
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3 commentaires:
Extraordinaire photographie, la distance à ton glorieux ancetre n'est pas si grande...
Concernant les problemes de rechauffement, bien que je ne suis pas non plus adepte du "rechaiffisme", je pense qu'une double analyse economique et sociologique s'impose. L'espece humaine cumule deja quelques millions d'annees de presence sur cette planete, et a toujours su s'adapter aux modifications du contexte economique. En revanche, d'un point de vue sociologique, cela risque fort d'etre tres "contrariant" pour nous communautes aisées de l'europe de l'ouest. Si les changements climatiques s'operent en douceur, l'impact sera faible. Mais si ces changements interviennent de maniere brutale, le reveil sera douloureux. La théorie du Homard s'appliquera une nouvelle fois, en quelque sorte...
La photo de ton grand'père est exceptionnelle !
Comme dit Hervé Kabla, la distance n'est pas si grande.
Cela fait rêver...
Le réchauffement :
Assez curieusement, on parle peu des études menées sur les carottes de glace prélevées aux pôles.
Pourtant celles-ci nous apprennent que des variations climatiques extrêmement importantes se sont produites à de multiples reprises dans un passé pas si lointain, géologiquement s'entend, (quelques milliers ou dizaines de milliers d'années).
Ces variations furent parfois extrêmemnt brutales, faisant passer un climat tempéré à une situation sibérienne en l'espace de quelques dizaines d'années. Parfois moins, en quelques années seulement.
Et l'on ne sait évidemment pas pourquoi.
Pourtant, à l'époque, il n'y avait guère de rejets nocifs émanant de l'espèce humaine.
Nul ne peut prétendre que l'homme est responsable de tout; en fait nous n'en savons rien.
Mais il est tout aussi vrai que ce n'est pas une raison pour continuer à faire tout et n'importe quoi. Si cette prise de conscience pouvait conduire notre espèce à se montrer un peu plus respectueuse envers la nature, ce ne serait déjà pas si mal.
Le terme même "d'environnement" dont on nous rabat les oreilles est d'une prétention absolue.
Cela revient à dire qu'au centre de tout, il y aurait l'homme, et le reste ne serait que son "environnement" ?
Quelle vanité tout de même !
Ne serions nous pas une espèce parmi tant d'autres ?
Espèce dominante, certes, (et provisoirement), mais seulement une espèce parmi d'autres.
Lorsque l'on nous parle de "fin du monde", en réalité, il faut entendre fin de l'homme, c'est tout.
La planète ne disparaîtra pas avec la fin de l'espèce humaine.
Elle pourra fort bien se passer de nous, la terre...
Et la vie continuer d'exister et d'évoluer, même sans nous.
L'observation des insectes par exemple démontre des facultés d'adaptation incomparablement supérieures aux nôtres...
Pierre tu devrais regarder le site de JM Jancovici http://www.manicore.com qui est non seulement intéressant, bien étayé mais aussi doté d'un humour plutôt agréable pour un site sérieux Marc
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