21 juillet 2006

Bourse de Tel-Aviv : +5.4% sur la semaine

Cette semaine, la bourse de Tel-Aviv a regagné 5,4%, et n'affiche plus qu'une baisse de 12% sur son record du 11 mai, mesuré par l'indice TASE25 . Par comparaison, notre CAC40 national se situe 9% plus bas que son point haut du 10 mai. De même, le shekel a regagné du terrain contre le dollar et l'euro.
Et pourtant Israël est en guerre. Depuis le début de l'agression menée par la milice terroriste du Hizbollah contre le nord du pays, l'activité économique y est fortement ralentie, du fait que la population a pour instruction de rester à l'abri, afin de limiter les pertes civiles.
Visiblement, le marché pense que la guerre sera courte, que la capacité de nuisance des terroristes pro iraniens sera significativement réduite, et qu'il ne sera pas nécessaire de recourir à une opération terrestre d'ampleur, très coûteuse matériellement et en vies humaines.
Bien sûr le marché peut se tromper. L'influence des événements géopolitiques sur les cours est évidente : impact psychologique, hausse de la prime de risque du fait des incertitudes, avant même de parler des répercutions sur les bénéfices des entreprises.
La question à se poser est de savoir de quelle façon les marchés sont plus clairvoyants que les commentateurs , ou l'opinion publique en général. Bien entendu, le marché ne peut pas deviner quelles événements futurs vont se produire. Mais rappelons-nous qu'il avait commencé à baisser significativement avant le 11-09-2001, en particulier pour les valeurs d'assurances et celles liées au tourisme. De même, en 1990, le marché avait entamé un retournement à la baisse avant l'invasion du Koweit par Saddam Hussen, début août.
George Soros disait : le marché est réflexif. Sachons lire comment il influe sur les opérateurs de la même façon que nous nous intéressons à la façon dont les opérateurs font bouger le marché.
Si la Bourse montre actuellement son optimisme, c'est aussi à considérer comme le résultat d'une analyse lucide, et pas d'un parti-pris idéologique.

12 juillet 2006

Stock-options : la grande débandade

L'ancien Premier Ministre Edouard BALLADUR veut faire passer une loi interdisant aux mandataires sociaux d'exercer leurs stock-options tant qu'ils sont en fonction. Comme la plupart des plans prévoient que les stock-options ne peuvent plus être exercées quand les détenteurs quittent l'entreprise, on conçoit en effet que la fenêtre d'exercice risque d'être très étroite ...
Cette tentative parfaitement stupide, loi de circonstance proposée en réaction à l'exercice par Noël Forgeard de ses stock options EADS, montre encore une fois le manque de réflexion de nos dirigeants. Que 138 députés UMP s'associent à cette tentative est une preuve de démagogie, alors que des élections législatives difficiles se profilent dans 10 mois. Même le député de ma circonscription Gilles Carrez, pourtant diplômé HEC, a signé ! Précisons d'ailleurs que EADS étant une société de droit néerlandais, il n'est pas évident que ce type de disposition puisse s'y appliquer.
D'un point de vue financier, les représentants du peuple n'ont certainement pas imaginé combien il serait facile de détourner la loi, grâce à une gestion intelligente de son portefeuille de stock-options. Je n'ai pas le droit de les exercer ? Qu'à cela ne tienne, il me suffit d'aller voir une banque, qui se fera un plaisir de me vendre un package me garantissant dans un, deux ou trois ans le prix de vente des titres, et me le financera sur la période. C'est ce que l'on appelle un tunnel à prime zéro : vente d'un call et achat d'un put. Si l'action vaut 100, je peux ainsi me garantir un prix de vente dans un an entre 92 et 110 approximativement, sans rien à débourser. En plus, la banque me verse immédiatement le produit de la vente, actualisé à un faible taux d'intérêt. Riche idée donc, surtout pour les banques et les avocats spécialisés.
Décidément, la créativité financière est beaucoup plus performante que l'intelligence du législateur. Rappelons d'ailleurs que celui-ci, dans sa grande sagesse, a fait voter l'an dernier le dispositif de l'attribution d'actions gratuites, lequel, sous certaines conditions, peut être bien plus intéressant fiscalement que les stocks-options, fortement imposées.
Je devrais peut-être proposer aux députés de leur donner quelques cours de finance. En fait, j'avais déjà fait cette proposition à Gilles Carrez il y a plusieurs années, et il m'avait gentiment répondu que l'Assemblée Nationale n'avait pas le budget pour le faire. Pauvre Etat impécunieux ...