08 mai 2007

Chaud devant !

Après un mois d'avril chaud et sec comme jamais, les quelques pluies et la relative fraicheur de ces derniers jours sont une bénédiction pour mon jardin : le gazon reverdit, les fleurs reprennent des couleurs, les petites et encore vertes mirabelles et cerises promettent les bons fruits d'été.
C'est l'occasion de dire quelques mots sur le thème du réchauffement climatique, lequel, dixit notre nouveau président, doit devenir la priorité n°1.
Moi qui ne suis pas un adepte du réchauffisme, j'ai la faiblesse de penser que les problèmes du climat sont pour dans 3 jours. Dans 2 jours, il nous faudra résoudre, à notre échelle française, les conséquences de nos dettes publiques et sociales. Et demain, nous devrons apprendre à vivre avec la bombe atomique iranienne, fer de lance du nazislamisme. Ceci étant posé, j'ai quelques interrogations sur la question du réchauffement.
Je suis un homme de marché, ni scientifique ni climatologue. Ce qui m'intrique, lorsque je lis les compte-rendus des réunions du GIEC, c'est l'unanimisme scientifique sur les prévisions à très long terme du climat, sur le caractère inéluctable du réchauffement pour l'an 2100. Tout le monde serait-il d'accord pour prédire l'avenir climatique ? La fatalité serait-elle en marche, bien que le même proclamait dimanche soir que le mot ne faisait pas partie de son vocabulaire ? Ne se trouve-t-il donc pas de savants qui ont abouti à des résultats différents, qui ont émis d'autres hypothèses, qui parviennent à des conclusions invalidant l'inéluctabilité du réchauffement ? Quand il s'agit de prédire l'avenir, on devrait quand même s'attendre à plus de controverses que lorsqu'il s'agit de fixer le calendrier des éclipses du soleil ! Il est vrai que les thèses contraires au réchauffisme sont balayées d'un revers de la main, car étant, paraît-il, financées par les compagnies pétrolières à la solde de Bush. Ce qui, on en conviendra, ne constitue pas actuellement une carte de visite très élogieuse.
Sur les marchés, pour me forger mon opinion, j'aime lire les idées des uns et des autres, des bullish et des bearish, de Yardeni comme de Roubini. Et si j'ai un avis haussier, j'ai besoin de comprendre le point de vue des baissiers; si je suis d'une certaine opinion et que le marché me donne raison, il m'est d'autant plus important d'essayer d'envisager quand l'avis contraire prévaudra, et que le marché se retournera.
Il y a 20 ans, mon ami Georges, qui m'a appris la Bourse quand je faisais mes premières armes chez un agent de change, m'expliquait que quand tout le monde dit que ça ne peut que monter, c'est le moment de vendre. J'ai gardé ça dans un coin de ma petite tête, toujours prêt à donner du grain à moudre à mon esprit contrarian.
En homme de marché, libéral convaincu, j'observe avec quelque inquiétude les conséquences de certaines de nos actions dans la lutte contre le réchauffement climatique. Prenons par exemple les voitures propres, qui ne brûlent plus d'essence tirée du pétrole, mais du carburant végétal. Quel impact si nous remplaçons nos cultures vivrières par les céréales à carburant propres ? La demande tirant les prix, quel impact si cette substitution se produit dans les pays pauvres, où l'agriculture de subsistance reste essentielle ? Et si, comme cela a déjà commencé, les forêts indonésiennes et philippines sont rasées pour répondre à la demande nouvelle, ne risque-t-on pas d'en voir disparaître à court terme la riche flore et la nombreuse faune que l'on espérait protéger en limitant la hausse des températures dans 50 ou 100 ans ? Et quels sont les besoins en eau, en énergie, pour produire un litre de carburant propre ? A notre échelle française, si on substitue un carburant vert détaxé à une essence lourdement imposée, quel impact sur nos finances publiques ?
En attendant, le carbone est un nouveau marché qui s'est créé, et pour ceux qui veulent en savoir plus sur son fonctionnement, je recommande la lecture de l'étude récemment publiée par www.pointcarbon.com sous le titre : Carbon 2007, a new climate for carbon trading.

Il y a 100 ans en Europe de l'Est, mon arrière grand-père ("zl) se battait aux côtés de Lénine et Trotsky pour un monde meilleur.

(C'est celui qui tient la pancarte, à côté du fier Trotsky, malheureusement un peu déchiré sur cette vieille photo).
Ce monde meilleur, il est finalement venu le chercher en France, et les méfaits du soviétisme stalinien l'ont rapidement convaincu, dès le début des années 30, que la patrie du socialisme n'était pas le paradis annoncé.
Mais quand même, ces combats d'il y a un siècle avait une autre allure que ceux menés aujourd'hui par les adeptes du réchauffisme !