06 septembre 2011

Shorter les banques

Shorter les banques est à nouveau interdit, depuis le 11 août.
L'AMF a pris cette décision dans le but avoué de réduire la pression baissière sur les titres financiers : il n'est plus autorisé de prendre des positions vendeuses nettes sur les principales valeurs financières françaises, que l'investisseur soit résident ou non en France.
Pourtant, une importante littérature universitaire a démontré l'inanité de cette mesure, qui a plutôt comme conséquence d'accroître la volatilité des titres concernés, sans diminuer la pression baissière. Faire sortir de force des intervenants du marché a toutes les chances d'être néfaste.
L'EDHEC a en particulier publié en 2010 une étude sur l'impact de cette interdiction durant la crise de 2008-2009 : www.edhec-risk.com/edhec_publications/all_publications/RISKReview.2010-04-06.2427
La conclusion sans appel est la suivante : « Our empirical findings can be summarised as follows. The ban has had a considerable impact on the daily volatility of the indices. This impact is the symptom of an increase in the dispersion of investors’ beliefs about future prices. There is no evidence that this ban affected other features of the return distribution of the indices. In particular, if the markets were under downward pressure, the ban did not manage to ease it. »

L'AMF a même étendu l'interdiction à l'achat d'instruments de couverture, ayant pour effet de générer une position nette vendeuse sur les titres considérés. On se demande en pratique de quelle façon cela va pouvoir s'appliquer, et quelles sont les investigations que l'AMF va mener pour s'assurer du bon respect de la réglementation (voir ici : www.amf-france.org/documents/general/10110_1.pdf ).

Si l'on regarde l'évolution des cours entre le 11 août et le 6 septembre, on observe ceci, pour les principales valeurs financières et l'indice :
CAC40 : - 4%
AXA : - 7,8%
BNPP : -17%
CREDIT AGRICOLE : -12,8%
SOCIETE GENERALE : -17,7%

On peut faire mieux comme diminution de la pression vendeuse !
J'ai idée qu'avec des bilans remplis de titres publics au bord du défaut et mal provisionnés, des appels pressants à une recapitalisation (merci Christine !), sans compter la voracité de l'Etat taxateur, les banques n'ont pas de quoi attirer les investisseurs.

Aucun commentaire: